Nous avons (re)découvert dans les deux premiers articles de cette série que la pratique des mantra est puissante car éminemment spirituelle et qu’elle est complète car travaillant au niveau des différents corps du pratiquant.
Rappelons ici de manière très synthétique certains aspects déjà abordés précédemment :
- les mantra nous parviennent d’une tradition multimillénaire remontant aux temps des Veda où les rishi les ont reçu, expérimentés et transmis par révélation sonore ; composés de lettres, syllabes (bija), avec ou sans attributs, les mantra émanent et résonnent le Verbe créateur lui-même ;
- leur puissance et efficacité relèvent donc plus de leur essence que de leur sens, la tradition sanskrite s’attachant plus à la prononciation et la rythmique justes pour s’aligner avec la matrice vibratoire de l’univers ;
- leur répétition (japa) permet la reconnexion et vise la réabsorption de la conscience du pratiquant avec des plans de manifestation de plus en plus subtils ; elle permet de focaliser et en même temps de distraire le mental (manas) jusqu’à le court-circuiter : le pratiquant écoute et résonne avec le mantra plutôt que ne le récite (ajapa japa) ;
- la pratique implique également le cœur spirituel (hridaya) et peut prendre le support d’une représentation des principes de manifestation du divin (bija et devata), renforcé et affiné par des composantes supplémentaires (shakti, pallav, kilaka) ; cet aspect est notamment mis en œuvre de manière collective dans la pratique du kirtan ou l’utilisation des ondes de forme des yantra.
La pratique ancestrale des mantra est holistique car elle agit sur l’anatomie globale du microcosme et du macrocosme, selon le principe de correspondance et de résonance entre vibration, forme et perception de la manifestation de la réalité.
Cette pratique est également profondément expérimentale : le mantra est à la fois l’enseignement et l’objet de l’enseignement. Ce dernier article de la série s’attache à présenter plusieurs pistes pour intégrer concrètement les mantra de manière dans notre vie quotidienne.
Que la pratique du Yoga soit réalisée sous forme de séances hebdomadaires ou de sadhana personnelle journalière, les mantra peuvent y être intégrés de multiples manières.
Table des matières
Mantra dans une séance de Yoga
Les mantra sont souvent utilisés au début d’une séance de Yoga pour harmoniser le groupe via la résonance, pour consacrer le lieu et même pour sanctifier le lien entre enseignant et élèves. Par exemple, le Shanti Mantra est souvent utilisé à cet effet.
Dans la même idée, un mantra peut-être répété en fin de séance pour rééquilibrer l’énergie des participants à l’aide de celle de groupe, remercier la lignée d’enseignement ou redistribuer à l’extérieur du groupe des intentions d’harmonie et de paix. Par exemple sous forme de répétition du pranava Om suivie de Shanti (paix en moi), Shanti (paix dans la nature), Shanti (paix dans l’Univers).
Les mantra soit parfois chantés par l’enseignant, par le groupe voire écoutés via CD par exemple. Les CD de mantra, accompagnés de fond musical, sont parfois utilisé lors de la séance pour lui donner une ambiance sonore propice à l’intériorisation de la pratique conjuguée à la synchronisation du groupe.
Les mantra peuvent également être pratiqués sous forme de kirtan en fin de séance, de manière simple et décomplexée par rapport au fait de bien ou mal faire/chanter/prononcer ainsi que par rapport à l’aspect dévotionnel plus spirituel que religieux.
Kirtan et Bhakti Yoga
Comme nous l’avons présenté dans le précédent article de cette série sur les mantra, le chant dévotionnel ou kirtan est une pratique collective des mantra très puissante. Elle permet de court-circuiter le mental de manière douce et, en s’appuyant sur l’énergie de groupe, permet de se libérer de blocages et complexes émotionnels. C’est un bon complément aux pratiques plus physiques et énergétiques du Hatha Yoga ou plus méditatives du Raja Yoga. En effet le massage du corps et de l’esprit induit par le son et le rythme du kirtan est une pratique et une expérience à part entière.
Mantra et Asana
Les mantra peuvent être utilisés lors de la pratique des postures (asana) et de leurs enchaînements (vinyasa).
Cela peut être sous la forme de bija ou de mantra plus longs pour faciliter l’intériorisation et la sacralisation des postures mais également pour y faire circuler l’énergie vitale et la vibration dans le corps physique comme subtil. La bonne fluidité du mantra permettant ainsi de vérifier la qualité de la posture ou de l’enchaînement.
Ainsi la tradition du Natha Yoga tel que transmise par Christian Tikhomiroff utilise les mantra, en lien avec le souffle, pour travailler du manière subtile dans les postures et y développer une qualité particulière d’énergie et de conscience. Les mantra et bija sont utilisés pour faire vibrer certaines parties du corps, y activer et débloquer la circulation de l’énergie et donc expérimenter une pratique énergétique des postures basées sur l’anatomie subtile du corps (chakra, nadi et souffles vitaux).
La salutation au soleil (surya namaskar) peut être associée à la récitation mentale de mantra d’origine védique sous la forme des douze noms du Soleil, correspondant aux douze étapes de l’enchaînement. Des bija peuvent être utilisés en lieu et place des mantra solaires.
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Cela permet de renforcer le synchronisation entre le souffle et le mouvement et ainsi de se mettre dans le rythme voulu par les rishi à l’origine de cette pratique.
La salutation peut être répétée plusieurs fois (certains vont jusqu’à 108), idéalement au lever du soleil, et est suivi d’une phase d’intégration en shavasana. (posture allongée du cadavre).
Mantra et Pranayama
La récitation des mantra engage la respiration que japa soit fait de manière vocale ou interne. En outre, ils peuvent être associés aux exercices de pranayama car son et énergie sont intrinsèquement liés. Tout mouvement d’énergie produit un son et tout son véhicule de l’énergie. L’utilisation de mantra participe à activer et déplacer l’énergie et à harmoniser le champ vibratoire de pranayama kosha et ainsi d’influencer les autres enveloppes (kosha) de par leur nature intrinsèquement transcendante (cf. deuxième article de cette série).
Les mantra peuvent être utilisés comme unités de mesure de durée des différentes phases des pranayama (inspiration, rétention haute, expiration, rétention basse) en lieu et place de décomptes numériques. Il peut s’agir du mantra Om, d’un bija prescrit par un maître ou d’un mantra plus long. Ainsi le chandas de la gayatri, composé de 24 syllabes, est traditionnellement considéré comme adapté au pranayama. Cela donne des exercices de types : inspiration le temps de réciter mentalement une fois le gayatri mantra, rétention le temps de deux récitation puis expiration pendant deux récitations également.
Les techniques de pranayama engagent le souffle et sont donc souvent sonores. Ainsi la simple respiration consciente associée à un mantra devient une pratique puissante de pranayama. Ainsi le mantra So Ham est appelé par certains le mantra de la respiration. Sa pratique consiste à réciter mentalement le son So à l’inspiration et Ham à l’expiration. Cela permet de poser son attention sur le souffle en quasiment toutes circonstances et aussi de l’allonger. Le travail du mantra ne s’arrête cependant pas à cela car il signifie « Je suis pure conscience » et est connu pour avoir permis à de nombreux yogi d’atteindre l’illumination. Le mantra Hamsa est utilisé de façon similaire, parfois de manière inversée (Ham sur l’inspiration et Sa sur l’expiration).
En fait, ces pratiques travaillent sur le corps subtil, notamment au niveau des deux nadi solaire et lunaire. Ainsi les techniques de purification des nadi (nadi sodhana), à base de respiration alternée par les narines droite et gauche, peuvent être renforcées par l’utilisation de mantra. Par exemple dans le Pranava Pranayama, le mantra Om est utilisé pour aligner le respiration, le Prana et la conscience : à l’inspiration le son A entre dans Ida par la narine gauche, le son U est actif lors de la rétention et le son M est expiré par la narine droite via Pingala. L’inverse est réalisé lors de la prochaine respiration pour équilibrer les deux nadi. Ce type de pratique peut également utiliser d’autre bija tels que Hrim (solaire) et Shrim (lunaire) ou encore Ram (solaire, feu) et Vam (lunaire, eau).
La pratique de Bhramari Pranayama dont le son ressemble à celui du bourdonnement d’abeille peut être vu comme une forme de mantra dans le sens où elle permet d’intérioriser la vibration. Cela a un effet sur l’esprit et le système nerveux, cela améliorer également la concentration et surtout induit un état méditatif.
En effet, l’intériorisation et la concentration – étapes préparatoires à la méditation selon Patanjali – sont renforcées par l’ajout de mantra dans les pratiques d’asana et de pranayama. Les mantra permettent de conscientiser les mouvements du Prana et d’engager le mental. Ils travaillent donc au niveau des pranamaya kosha et manomaya kosha.
Mantra Japa
La répétition (japa) est avec le Kirtan l’autre technique principale d’expérimentation des mantra. Comme nous l’avons déjà détaillé dans les précédents articles de cette série, cette pratique permet de travailler en profondeur sur l’esprit et dépasser manomaya kosha pour atteindre les niveaux de conscience plus subtils de vijnanamaya kosha voire d’anandamaya kosha. Le but visé est alors ajapa japa ou répétition naturelle, sans effort et sans l’action du mental synonyme de fusion avec l’essence même du mantra.
Le mantrashastra donne de nombreuses recommandations quant à japa, nous nous bornons ici à en lister celles qui nous semblent les plus structurantes. En effet, au-delà du ritualisme qui peut parfois sembler excessif se dégage l’idée de mettre en place une routine régulière :
- les moments propices, outre ceux déterminés de manière individuelle en fonction des conjonctions de l’astrologie, sont tôt le matin à l’heure de Brahman (entre 3h30 et 5h30) ou au crépuscule ;
- le lieu est également idéalement fixe, agréable et calme : la pratique régulière de japa en un même lieu ayant pour effet de le charger en énergie vibratoire ;
- une position assise stable et confortable est recommandée (la position allongée en shavasana est cependant également possible) et le corps est idéalement tourné vers l’Est ou vers le Nord ;
- les répétitions peuvent être comptée à l’aide d’un rosaire de 108 perles (ou japa mala), en utilisant les phalanges des doigts (karamala) ou encore mentalement ; le nombre 108 représente la complétude en numérologie et astrologie indiennes ;
- le rythme se cale sur la respiration et la durée est à adapter en fonction des possibilités de chacun : une dizaine de minute, un mala complet et même une à deux minutes tout au long de la journée dès qu’on y pense.
Les mantra peuvent être répétés de plusieurs manières :
- verbalisés de manière audible : en général première étape de la pratique, elle agit directement sur le corps physique et permet de fixer l’esprit vagabond en le concentrant sur la vibration sonore ;
- murmurés : audibles uniquement par le pratiquant, ce qui permet de pratiquer japa de manière discrète et sur de longues durées tout en luttant contre l’endormissement et la léthargie ;
- mentalisés : la répétition est complétement internalisées et travaille directement au niveau du mental pour viser les plans plus subtils intuitif comme causal ;
- spontanés : c’est le mode ajapa japa évoqué plus haut.
Il est bien sur possible de combiner ces différents modes pour éviter la fatigue et la monotonie.
La pratique de japa peut être renforcée par des accessoires supplémentaires, l’idée étant d’augmenter l’expérience d’immersion en occupant le mental via les sens externes.
Ainsi le sens olfactif peut être mis à contribution via l’utilisation d’encens ou de camphre. Il existe une multitude de parfums possibles aux propriétés diverses. Cet accompagnement contribue à sanctifier et charger l’espace, la fumée produite symbolise l’élévation et la transmutation recherchées par le pratiquant. Cela peut également être utilisé pour mesurer la durée d’un pratique via celle de la combustion d’un bâtonnet.
Des mudra peuvent également être associés à la pratique. La science des mudra est large et très détaillée (elle pourrait à elle seule faire l’objet d’une série d’articles). Retenons de manière extrêmement synthétique ici qu’un mudra est geste extérieur symbolisant et même manifestant une attitude intérieure. Les mudra considérés ici sont réalisés avec les mains. Ils permettent de renforcer la concentration mais également de se connecter plus intimement avec un principe ou un attribut du mantra comme un devata, un élément, une énergie…
Le support visuel d’un yantra est également un complément très puissant à la pratique d’un mantra. Cet aspect a été développé dans le précédent article de cette série et le site YogArkana propose plusieurs associations mantra/yantra.
En fonction de ses capacités, le pratiquant peut également visualiser le yantra ou le devata dans l’espace entre les sourcils.
En définitive, ces différentes pratiques relèvent également de Pratyahara (intériorisation des sens) et Dharana (concentration) selon la typologie de Patanjali.
Mantra et Nyasa
Le placement du mantra sur le corps du pratiquant est appelé nyasa. Il peut être fait manuellement ou en conscience. Ceci induit une rotation de la conscience du pratiquant dans son corps. C’est de ce principe qu’est issue la pratique de Yoga Nidra, popularisée par Swami Satyananda. En ce qui concerne les mantra il s’agit donc d’en imprégner le corps. Il existe de nombreuses techniques de nyasa.
Par exemple une première pratique consiste à placer les lettres de l’alphabet Sanskrit sur le corps. L’objectif est l’imprégner, le syntoniser avec la matrice sonore, on parle alors de mantra purusha. Les points où sont placés les différentes lettres de l’alphabet sont les marma (points vitaux), bien connus de l’Ayurveda. Le schéma ci-dessous illustre le placement des lettres sur certains points marma.
Les 16 voyelles concernent la tête et les sens ; puis les 20 premières consonnes les articulations, les bras et les jambes ; les 5 dernières consonnes la région abdominale ; et les 9 semi-voyelles et les consonnes sibilantes (sifflantes et chuintantes) les tissus, l’esprit et l’âme.
Le pranava Om peut aussi être utilisé en lieu et place des lettres de l’alphabet.
Une autre pratique, détaillée dans le précédent article de cette série, place les six composantes du procédé du mantra (viniyoga) sur le corps : le rishi sur la tête, la prosodie sur la bouche, le devata sur le cœur, le bija sur le sexe, la shakti sur les pied et la clé kilaka sur le nombril.
Un mantra plus complexe peut être également placé sur le corps au lieu de bija ou de lettres. Par exemple, un technique de Varma Yoga enseignée par Cyrus Fay consiste à placer le mantra Surya Gayatri sur 18 points marma, conformément au schéma ci-dessous.
Il existe de nombreuses autres pratiques de nyasa par exemple en lien avec les astres de l’astrologie indienne ou encore les attributs de divinités (devata).
Mantra et méditation
Lorsque le pratiquant entre dans des étant plus méditatifs, les mantra agissent en profondeur, sur les corps et les plans plus subtils.
Ainsi par exemple des émotions inconscientes peuvent refaire surface. C’est alors une grande opportunité pour réaliser des nettoyages karmiques et de reconfigurer des mécanismes qui étaient auparavant profondément enfouis.
La pratique de japa ajapa mène naturellement à la méditation et idéalement à la fusion avec les principes supérieurs de manifestation. Il est également recommandé de pratiquer la méditation après une séance de kirtan afin de s’appuyer sur l’état énergétique et mental atteint pour viser des niveaux de conscience plus subtils.
Nada Yoga
Comme nous l’avons abordé dans le premier article de cette série, la manifestation est vibratoire : le cosmos, les êtres humains, la matière sont des vibrations sonores a appelées nada. Nous retrouvons ici la dualité onde/particule de la physique quantique : la matière et ses briques constituantes peuvent également être vues comme de l’énergie en mouvement. Le son et les mantra sont dès lors des moyens de réabsorption dans des niveaux de conscience plus subtils, conformément à la notion de shabdabrahman.
La Nada Yoga (ou Yoga du son) est une branche de Yoga qui utilise le son et la vibration comme outils de conscience. Via l’émission et l’écoute de sons, le yogi est en quête de la perception de sa propre vibration interne, qui lui est propre et unique. Cette reconnexion permet de se remettre au diapason du cosmos, du nada en tant que son primordial et cri de naissance de l’univers. Lors des méditations, cette quête du son de plus en plus subtil peut mener à la perception de sons non extérieurs, dits non frappés (anahata), que nous avons déjà listés dans le précédent article de cette série. Certains parlent alors du son du silence. Ce faisant l’esprit s’accorde, s’harmonise avec les vibrations de plus en plus subtiles pour finalement s’y absorber totalement.
La technique de bhramari pranayama peut être utilisée pour révéler et augmenter les sons intérieurs. Puis l’écoute du son du silence n’est plus un exercice d’attention mais devient l’attention elle-même. Le pratiquant ne cherche pas à écouter le nada mais à être conscient de le faire. Les sons internes peuvent parfois être confondus avec les acouphènes et la pratique du Nada Yoga s’est parfois avérée d’une grande utilité pour des personnes ayant réussi à transformer l’expérience négative en opportunité et support de méditation.
En effet à la différence du souffle, ce son intérieur ne peut être contrôlé et constitue donc un support idéal de méditation, sur lequel le pratiquant peut concentrer toute son attention et pratiquer le détachement d’un son qui n’est finalement ni soi (égo), ni sien.
Au niveau énergétique, la résonance du son permet également d’augmenter le niveau de vibration des chakra et du corps subtil. Par exemple Shyamji Bhatnagar utilise le chant de mantra pour induire chez ses auditeurs un état propice à la méditation, chaque mantra ayant une action spécifique de nettoyage et d’harmonisation sur l’un des sept chakra. En effet, selon
Shyamji tout son crée de l’akasha (élément éther) et la perception subtile du son est celle de cet élément. Il précise même qu’avec la pratique le perception n’est plus uniquement faite avec les oreille mais également avec la peau et l’absorption de l’akasha. Surya akasha est une qualité particulière de l’akasha, correspondant à l’énergie solaire. Le Nada Yoga permet de produire ou à défaut de bénéficier du surya akasha généré par les mantra pour purifier les chakra, intérioriser les sens, augmenter le champs énergétique et viser des états de conscience plus élevés.
Mantra et nourriture
Les mantra peuvent également être utilisés pour la nourriture. En effet, selon David Frawley les plantes sont des créatures praniques qui digèrent la lumière par photosynthèse et leur essence se transmet plus efficacement à l’aide de mantra, rituels, ondes de forme (comme par exemple la fleur de vie) et méditations qui créent un véhicule pour leur énergie. Les mantra permettent également de catalyser et dynamiser les ingrédients d’une préparation et étaient utilisés selon lui dans le rituel de préparation du breuvage d’immortalité soma évoqué dans le Rig-veda.
Il est ainsi relativement courant de chanter des mantra en cuisine (par exemple : réciter le pranava Om lors de la préparation du ghee) ou de spiritualiser la nourriture en début de repas .
Mantra et thérapie
Les mantra sont également utilisés à but thérapeutique. Per exemple la technique de Mantra Purusha Nyasa décrite plus haut, est utilisée en Ayurveda et plus précisément en marmathérapie. L’association de mantra et marma vise à guérir le corps physique, élever la fréquence du corps énergétique et travailler sur les complexes négatifs du mental. En effet, les mémoires négatives sont stockées sous forme de fréquences ou constructions sonores dans la psyché, par exemple le foie stocke la colère non gérée, la vésicule biliaire la haine, les reins la peur, le colon et l’estomac la nervosité, les poumons le tristesse et la rate l’attachement.
Ainsi le docteur Vasant Lad précise que la thérapie par le son (mantra chikitsa) utilise des bija et des mantra pour équilibrer l’élément espace (akasha) au niveau des cellules, des points marma et des organes. Il associe son, espace et santé en précisant que les marma sont des points d’entrée du son dans le corps.
Conclusion
Nous voici arrivé au terme de notre voyage exploratoire de l’univers des mantra. C’est bien un univers tant il est large et regroupe des notions et des pratiques diverses.
L’utilisation des mantra est avant tout une expérience, un outil d’évolution spirituelle cependant bien ancré dans une tradition et une vision cohérente de la manifestation du divin au travers des différents plans de manifestation.
Que l’on pratique le kirtan, le mantra japa ou le nada yoga, que l’on se concentre sur l’effet physique, énergétique ou spirituel des mantra, l’objectif final reste le même que celui de l’ensemble des pratiques du Laya Yoga : augmenter le niveau de conscience et viser la réunion avec l’absolu.
En espérant que ces trois articles vous aurons apporté un éclairage nouveaux sur des concepts et des pratiques, nous terminons ainsi notre exposé :
Om Shanti, Shanti, Shanti !